raison constituante
Raison constituante et raison constituée sont deux notions que le philosophe André Lalande a proposées, vers 1910, pour permettre de concilier deux traits apparemment incompatibles que manifestent les faits rationnels (les normes logiques et morales, les connaissances scientifiques, etc.): la permanence d’un côté et la multiplicité de l’autre.
Le progrès des sciences au cours des derniers siècles, ainsi d’ailleurs que, plus généralement, l’histoire des idées, montrent que des principes tenus pour vrais à une certaine époque ne le sont plus ultérieurement. Si, muni de ce constat, on considère les notions apparemment les plus rationnelles, comme par exemple celle de nombre ou celle de cause, on s’aperçoit qu’elles paraissent contenir des aspects contradictoires (c’est du moins sous cette facette que nous les présente Lalande): un nombre est composé d’unités toutes identiques, et pourtant il faut pouvoir les distinguer si on veut les additionner, etc.
Pour Lalande tout s’explique si on distingue deux notions reliées de raison. La raison constituante est la tendance fondamentale de l’esprit à trouver de l’identique en toute chose, préférant de par sa nature l’identité à l’altérité. Mais la confrontation avec le réel implique le contraire de l’identité, à savoir le multiple et la diversité qu’apporte ce réel. De cette confrontation naissent des principes ou des notions qui ne satisfont que partiellement et provisoirement la raison constituante, en l’obligeant ainsi à poursuivre plus loin sa course. Ces principes ou ces notions, qui impliquent le divers (comme par exemple le nombre, les normes morales, etc.), composent ce que Lalande appelle alors la raison constituée.
Piaget reprendra cette distinction, mais pour lui donner une autre interprétation. La raison constituante sera offerte par ce moteur qu’est l’équilibration, ainsi que par le besoin de cohérence qui se manifeste sur le plan de l’assimilation réciproque des idées. Quant à la raison constituée, Piaget l’identifiera à la pensée opératoire, c’est-à-dire aux notions et aux opérations qui répondent à l’exigence d’équilibre de la raison constituante.
Le progrès des sciences au cours des derniers siècles, ainsi d’ailleurs que, plus généralement, l’histoire des idées, montrent que des principes tenus pour vrais à une certaine époque ne le sont plus ultérieurement. Si, muni de ce constat, on considère les notions apparemment les plus rationnelles, comme par exemple celle de nombre ou celle de cause, on s’aperçoit qu’elles paraissent contenir des aspects contradictoires (c’est du moins sous cette facette que nous les présente Lalande): un nombre est composé d’unités toutes identiques, et pourtant il faut pouvoir les distinguer si on veut les additionner, etc.
Pour Lalande tout s’explique si on distingue deux notions reliées de raison. La raison constituante est la tendance fondamentale de l’esprit à trouver de l’identique en toute chose, préférant de par sa nature l’identité à l’altérité. Mais la confrontation avec le réel implique le contraire de l’identité, à savoir le multiple et la diversité qu’apporte ce réel. De cette confrontation naissent des principes ou des notions qui ne satisfont que partiellement et provisoirement la raison constituante, en l’obligeant ainsi à poursuivre plus loin sa course. Ces principes ou ces notions, qui impliquent le divers (comme par exemple le nombre, les normes morales, etc.), composent ce que Lalande appelle alors la raison constituée.
Piaget reprendra cette distinction, mais pour lui donner une autre interprétation. La raison constituante sera offerte par ce moteur qu’est l’équilibration, ainsi que par le besoin de cohérence qui se manifeste sur le plan de l’assimilation réciproque des idées. Quant à la raison constituée, Piaget l’identifiera à la pensée opératoire, c’est-à-dire aux notions et aux opérations qui répondent à l’exigence d’équilibre de la raison constituante.